PERIOTEAM
ORLEANS
FRANCE
La plupart d'entre nous n'ont pas un fonctionnement "parfait" de leur appareil manducateur, de leurs "mâchoires" pour citer un terme plus universel.
Et pourtant cela ne les empêche pas de manger, de mastiquer, de déglutir, de parler, de sourire.
Si l'on fait une comparaison avec les jambes, la plupart d'entre nous (62 %) ne les ont pas de longueurs égales, cela ne nous empêche pas de marcher.
L'appareil manducateur se compose d'éléments nombreux dont les essentiels sont les structures osseuses (crâne, os de la face, mandibule), plusieurs dizaines de muscles, les dents et leurs connexions aux maxillaires (le parodonte), les articulations temporo-maxilllaires, juste devant les oreilles, les glandes salivaires et le système nerveux qui fait marcher tout cela par des millions d'informations chaque seconde, sans que vous n'en ayez la moindre conscience.
Cet appareil n'est pas indépendant du reste de l'organisme, avec lequel il existe des influences réciproques très importantes, et notamment l'état psychique et la posture.
Des défaillances et des douleurs peuvent survenir, dont les causes sont variées et les expressions cliniques bien plus encore.
Pour schématiser, les lésions et les douleurs surviennent au niveau de l'un ou de plusieurs éléments de l'appareil manducateur pour les raisons suivantes :
1) Une augmentation globale des contraintes.
Les contraintes qui s'exercent augmentent considérablement en durée et/ou en intensité, provoquant des surcharges dépassant les seuils de tolérance aux niveaux de certains points du système.
Cette situation survient essentiellement lors du "bruxisme" nocturne, qui est le fait de serrer ou de grincer des dents la nuit, pendant certaines phases du sommeil profond (sommeil " paradoxal"). C'est la période des rêves, où le stress latent ressurgit dans nos esprits profondément endormis, et provoque des mouvements totalement inconscients, dont des crispations intenses et prolongées des "mâchoires".
Ce phénomène peut se produire quelques nuits par mois ; il est variable et lié aux évènements de la vie et à la personnalité de chacun. Des études électromyographiques ont montré que certaines personnes serraient les dents sur des périodes de plusieurs dizaines de secondes, pouvant totaliser en une seule nuit plus d'une heure et demi de "crispations".
Par comparaison, la mastication et la déglutition, lors des trois repas, provoquent plusieurs milliers de contacts de quelques dizièmes de secondes chacun, c'est-à-dire globalement moins de 8 minutes par jour. L'appareil manducateur a alors largement le temps de "récupérer".
2) Une mauvaise répartition des contraintes
Nous serrons les dents automatiquement dans une position d' "engrènement" où les contacts entre les dents du haut et du bas sont les plus nombreux, position gérée par des réflexes issus de capteurs de pression situés autour des racines dentaires. Cette position d'engrènement, dite relation d'intercuspidation maximale, va dépendre de l'anatomie des arcades dentaires, elle-même soumise à de nombreux facteurs. La disposition des dents est rarement parfaite, et leur engrènement pas forcément en bonne harmonie avec la position idéale des articulations.
Comme une porte qui ferme mal, et qui "force" sur son cadre et ses charnières, un engrènement des dents mal " équilibré" va provoquer des surcharges sur certaines dents, sur les articulations qui ne travailleront pas dans leur place normale, et sur certains faisceaux musculaires exagérément sollicités par les réflexes compensateurs. Au-delà des seuils qu'ils peuvent tolérer, surviennent les lésions et les douleurs.
3) La présence de "points faibles"
Personne ne trouve d' "erreurs techniques" dans l'organisme, mais il y a beaucoup de variations individuelles dans un schéma global génétiquement déterminé.
Ce qui aboutit à des muscles plus ou moins puissants, des os plus ou moins rigides, des articulations plus ou moins résistantes, un système nerveux plus ou moins réactif, des racines dentaires plus ou moins longues, etc...et il y a toujours des points plus faibles que d'autres, qui ne seront pas les mêmes d'un individu à un autre.
D'autre part, des dégradations sont possibles, du fait de traumatismes, de maladies intercurrentes, ou de séquelles diverses.
A partir de ces trois grandes raisons, nous pouvons aboutir à des tableaux cliniques très variés, avec des symptômes qui peuvent concerner n'importe quels éléments de l'appareil manducateur, mais peuvent aussi avoir des effets à proche distance sur l'oreille par exemple (acouphènes, surdité, vertiges), et sur la posture, cervicale notamment avec des spasmes des muscles du cou, douloureux et handicapants (torticoli, gène fonctionnelle, arthrose à long terme).
Pour soulager les douleurs et retrouver un fonctionnement satisfaisant de l'appareil manducateur, ce qui va de pair, il faut déterminer un ou des traitements appropriés à partir d'un diagnostic précis, d'où la nécessité du questionnaire joint, de la connaissance historique du problème, et de son évolution actuelle.
La pathogénie des troubles dysfonctionnels de l'appareil manducateur